La formation des enseignants doit-elle normer leurs pratiques ?
DOI :
https://doi.org/10.26034/vd.fpeq.2014.158Mots-clés :
pratiques pédagogiques, normes professionnelles, normalisation, travail prescrit, formation des enseignantsRésumé
Toute formation professionnelle – fût-ce celle d’un praticien réflexif – implique la transmission de savoirs, mais aussi de normes d’action plus ou moins explicites et partagées. Dans le domaine de l’enseignement en particulier, ces normes peuvent être revendiquées ou au contraire contestées, au nom d’une norme supérieure d’autonomie professionnelle faisant à son tour plus ou moins l’unanimité. En demandant à 60 enseignants primaires genevois formateurs de terrain si la formation des maîtres devait, selon eux, normer les pratiques pédagogiques, nous avons pu catégoriser leurs réponses par induction croisée des variations et des régularités exprimées. Les résultats prennent la forme de six schèmes de prescription ou de préconisation pratique enjoignant les formateurs d’enseignants à : (1) connaître les normes (pour les expliciter), (2) respecter ces normes (pour montrer l’exemple), (3) discuter, interpréter les normes (pour les problématiser), (4) les transgresser à bon escient (pour les invalider lorsqu’elles sont injustifiées), (5) hiérarchiser les normes (pour faire raisonner), (6) situer le jugement déontique (pour développer l’intelligence située). En contexte institutionnel de plus en plus incertain, et vécu par les acteurs sur le mode du déclin de l’autorité, les formateurs de terrain se trouvent moins en situation de relativiser les normes professionnelles que de les problématiser, donc de s’interroger à leur propos tout en interrogeant les limites de cette interrogation.Téléchargements
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(c) Tous droits réservés Andreea Capitanescu Benetti, Olivier Maulini 2014

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