Editorial : Réflexivité et formation des enseignants
Résumé
Depuis quelques années, la réflexivité semble être un concept incontournable
lorsque l’on s’intéresse à la formation des enseignants. Pour un
grand nombre d’auteurs, il se situe au coeur même de la professionnalité
: être un enseignant professionnel, c’est être un praticien réflexif
(Paquay & Sirota, 2001), c’est être capable d’embrasser une démarche
méthodique, régulière, instrumentée, sereine et porteuse d’effets sur sa
propre action (Perrenoud, 2001). Cependant la chose n’est pas neuve,
puisqu’il y a très longtemps, sur le fronton du temple de Delphes, figurait
déjà la fameuse formule « connais-toi toi-même ». Par la suite, nombre de
penseurs, de philosophes, d’écrivains et de chercheurs ont approfondi la
question. Pour ce qui concerne la profession enseignante, en s’appuyant
sur la psychologie piagetienne (Piaget, 1974) et la notion « d’abstraction
réfléchissante », ou sur les sciences cognitives et le concept de métacognition
(Brown, 1987; Flavell, 1976; Noël, Romainville & Wolfs, 1995), la
réflexivité cherche une filiation sans trouver une voie unique. Pourtant,
une sérieuse intuition (ou peut-être est-ce une conviction) pousse les formateurs
d’enseignants ou les concepteurs de plan d’études à adopter
résolument des démarches réflexives, enjoignant régulièrement leurs
étudiants à « réflexiver ».

