Comment les enseignants débutants entrent dans le métier
DOI :
https://doi.org/10.26034/vd.fpeq.2004.4150Résumé
Il existe une tradition en psychologie du travail et en ergonomie, que nous cherchons avec
d’autres à cultiver et qui s’est édifiée sur la base d’une exigence fondamentale : rendre leur
centralité aux activités des individus et des acteurs sociaux dans l’élaboration des ressources
de leur action et de leur développement. Béguin (2004) souligne que cette « activité
constructive » (Samurçay et Rabardel, 1995) concerne à la fois les instruments de l’action,
les compétences qu’elle mobilise et les formes organisées que se donnent les collectifs
dans et pour l’accomplissement de leur travail (Clot et Faïta, 2000).
Le travail enseignant n’échappe pas à cette dimension essentielle de l’activité. En effet, si la
cible de l’action professorale est bien l’apprentissage des élèves, l’atteinte de cette cible
n’est jamais directe ni immédiate : elle passe par les efforts des enseignants pour avoir une
« classe qui tourne ». Ces efforts sont guidés par une sorte d’intelligence des situations professionnelles
qui se matérialise dans des gestes de métier, dont l’efficacité dynamique s’alimente
au développement d’une double mémoire : celle, personnelle et subjective, de l’expérience
professionnelle, et celle, collective, des milieux de travail (Amigues, Faïta et
Saujat, 2004 ; Clot et Faïta, 2000 ; Saujat, 2002a). [...]

